[Dans cet article, je prévois clairement me faire pitcher des roches par certaines connaissances, mais HEY, c’est mon blog, fack j’ai le droit. NA.]

Vous aurez deviné que je suis donc fondamentalement contre le 5-10-15 et toute autre méthode qui demande de laisser pleurer un bébé pendant qu’on va pleurer de l’autre bord de la porte. Vous commencez déjà à pomper? J’vous conseille de cliquer sur le X en haut à droite (ou gauche).
BAON. Maintenant qu’on est “entre nous”.
Maman Puce, elle laisse jamais pleurer Mini Puce, parce que dans son coeur de maman, c’est câlissement pas logique, pis dans mon instinct d’homosapiens non plus. Faut savoir qu’anthropologiquement parlant, l’humain ne doit PAS laisser pleurer son bébé sous peine d’attirer les prédateurs. CHOMP le bébé, CHOMP la maman. C’est dans nos gènes de répondre aux besoins de notre bébé dans ce simple but: survivre. On est d’ailleurs la seule espèce animale qui pouvons nous targuer honteusement de “dresser nos bébés au sommeil”, car voyons les choses en face: même si nous avons tellement évolué au point d’être les maîtres du monde (salut, Hiroshima!), nous ne sommes quand même que des animaux, scientifiquement et fondamentalement parlant. Maintenant, les prochains paragraphes auront pour mandat de me vider le coeur, donc euh, yeux sensibles s’abstenir.

Maman Puce qui endort Mini Puce sur elle, paisiblement, sans pleurs pis toute. M’EN FOUTS SI JE DORS PAS.
GROSSE CROTTE SUR LE COEUR:
Je ne peux pas percevoir qu’on puisse laisser pleurer un enfant au nom d’une méthode en pensant que ce sera bon pour lui, que ça lui apprendra quelque chose, que ça l’habituera à bien fonctionner en société, que ça lui créera de saines habitudes de sommeil, que ça contribuera à façonner le lien parent enfant: que ce sera positif, que ça l’aidera. Et apparemment les scientifiques semblent être du même avis: plusieurs études démontrent que ça contribuerait à: ben, à absolument rien. Non en fait c’est pas vrai: comportement insomniaque, manque de confiance en soi, besoin d’approbation d’autrui, difficulté à faire confiance, et comportement solitaire. Oui l’enfant s’endormira seul: c’est certain qu’un moment donné il va s’écoeurer de pleurer seul et d’appeler à l’aide: “coudonc, maman viendra jamais”. Non, en fait, ça n’arrivera pas ça non plus. Bébé va juste s’endormir d’épuisement à force de pleurer. Mais HEY, bonne Nouvelle: VOUS POURREZ ENFIN DORMIR! Ça marchera peut être pour vous: bébé ne pleurera plus, il saura que ça ne sert a rien, personne ne viendra le réconforter, et HEY, vous pourrez dormir. Et c’est en se disant qu’on lui a appris à s’endormir seul, qu’on lui aura rendu service qu’on se déculpabilisera dans le fond, tout en sachant que de l’autre côté de la porte, en attendant que ça fasse 5, 10 ou 15 minutes pour retourner “réconforter” votre enfant, que quelque chose cloche, que vous devez résister à cette envie daller le prendre dans vos bras pour ne pas lui inculquer de “mauvaises habitudes”.
Vous irez contre votre instinct, mais vous rendrez service à votre enfant, en le laissant pleurer, seul avec son besoin de réconfort. Ainsi résumé, est-ce toujours aussi logique?
Et voulez-vous ben me dire comment un enfant qui sort à peine d’un utérus, qui n’a pas encore la maturité digestive nécessaire pour manger un steak, qui ne peut pas nommer une banane, qui apprend à peine à marcher POURRAIT BIEN TENTER DE VOUS MANIPULER? Il a un tout petit cerveau en pleine expansion, en plein “câblage”: il se forme par stimulis affectif et réactif. Si vous lui inculquez que lorsqu’il s’effondre émotionnellement, il doit enterrer ses émotions parce que personne ne viendra le consoler, qu’il ne peut demander l’aide de personne parce que personne ne viendra (pas même ses parents!), que les pleurs sont inutiles, que toute émotion négative est proscrite: comment se formera son cerveau, en se moulant à tout ça?
Maintenant que ma crotte sur le coeur est étalée dans les derniers paragraphes, informons-nous (avec des faits, des lectures pis toute). Je n’ai pas prétention d’être une mère parfaite ou de détenir la vérité absolue. Par contre, j’écoute cette petite voix dans ma tête qui me dit de ne pas laisser pleurer Mini Puce, parce que moi, si on me laissait pleurer seule dans le noir alors que je m’effondre émotionnellement, alors qu’on me dit que je fais des caprices et que je manipule: ça ne m’apportera absolument rien de positif sauf la résignation.
RESSOURCES
♥ Je vous suggère premièrement une lecture tout à fait scientifique mais bien vulgarisée: La science au service des parents, de Margot Sunderland. On apprend l’origine de plusieurs réflexes, la “composition” du cerveau, son évolution au fil des mois, des points charnière dans la psychologie des enfants par rapport à leur développement neuronal: on appelle ça la neuropsychologie. On peut y lire plusieurs études de vrais spécialistes formés (pas genre Brigitte Langevin spécialiste en sommeil formée en rien, genre…).
♥ Ensuite, si vous retournez au travail bientôt et que vous voulez tout faire en douceur, je vous conseille Sommeil paisible et sans pleurs de Elizabeth Pantley. Une méthode douce et, évidemment, sans extinction par les pleurs de l’enfant, très progressive, au rythme de celui-ci, en l’accompagnant.
♥ Aussi, tout ce qui sort de la tête du Dr Sears: une vraie sommité dans le domaine de l’enfance, qui prône le parentage de proximité et, donc, le sommeil sans laisser-pleurer. Il donne plusieurs conseils bénéfiques tant pour l’enfant que pour le parent, tant sur leur sommeil que sur tous les petits bobos et questionnements qui surviennent dans le début de leur petite vie. P’tite bible de livre sur le sujet: Être parent la nuit aussi, de Dr William Sears.
♥ Le site Web Evolutionary Parenting est aussi bourré d’information pertinente et de trucs appuyés par plusieurs études et sources fiables.
♥ Publication superbe de la LLL (La Leche League) où les cycles de sommeil et les réveils nocturnes ont été étudiés, analysés et expliqués, en lien entre autres avec le fait que le petit d’homme nait prématurément à cause de la taille de sa tête versus la taille du bassin de la maman (cerveau est devenu trop gros parce qu’on est tellement intelligents, donc faut accoucher plus tôt sinon bébé ne pourrait juste pas passer, long story short). Je cite un extrait qui remet déjà les pendules à l’heure en introduction:
Une étude finlandaise portant sur 270 bébés âgés de 0 à 12 mois, avaient donné les résultats suivants (1990) :
– jusqu’à 3 mois, les bébés dormaient un total de 15 h en moyenne (fourchette de 12 à 20 h), 90 % se réveillaient au moins une ou deux fois par nuit,
– de 3 à 5 mois, près des trois-quarts se réveillaient une ou deux fois,
– de 6 à 8 mois, les deux-tiers se réveillaient une ou deux fois,
– de 9 à 12 mois, 47 % se réveillaient une ou deux fois.
[…]
Face à cette accumulation de chiffres, la question qui vient naturellement à l’esprit, c’est : si tant de bébés se réveillent la nuit, n’est-ce pas parce que cela répond à un besoin physiologique ?
SOLUTIONS
Je me permets ici de citer ma “collègue” Nadia St-Onge:
1. Tout simplement attendre que bébé soit prêt neurologiquement et ait le niveau de maturité émotive nécessaire à faire des nuits semblables aux nôtres et à se rendormir seul. Ça peut paraître long, mais quand on accepte de cesser de se battre contre quelque chose d’irréaliste, on met nos énergies à la bonne place et on ne s’en porte que mieux.
2. Faire du partage de la chambre (lit de bébé dans la chambre des parents, collé contre le lit). Quand on a pas à se lever, marcher vers une autre pièce et s’occuper d’un bébé qui nous attend (et est donc maintenant assez réveillé), on sauve du temps de sommeil et une quantité d’énergie assez importante. Grâce au partage de la chambre, on a juste à se retourner, garder les yeux fermés, consoler bébé (avant même qu’il soit complètement réveillé et nous de même), se retourner de nouveau et se rendormir dans le temps de le dire!
3. Faire du partage du lit. Pour les mêmes raisons que le partage de la chambre. Personnellement, on a jamais aussi bien dormi que depuis qu’on fait du partage du lit! (NOTE: Si on le fait, il FAUT que ça soit fait de façon sécuritaire:
– Unicef
– Cododo selon le Dr Sears (en anglais)
– Dr Momma (en anglais aussi)
– l’OMS a aussi des recommandations sur son site internet
4. Pour celles qui souhaitent un sevrage du sein la nuit, mais sans arrêter de faire du partage de lit, je conseille la méthode Gordon. L’auteur déconseille fortement d’utiliser sa méthode avec un bébé de moins d’un an.
5. Je recommande la lecture du livre ”Être parents la nuit aussi” du Dr. William Sears. Il va dans le même sens que ce que j’ai dit, mais l’explique plus en profondeur et mieux 😉
BRIGITTE LANGEVIN
Parce qu’elle mérite clairement une section à elle seule dans cet article. Je vous explique ici pourquoi chaque fois que je fouine dans une librairie et que je croise une de ses “oeuvres”, je la camoufle subtilement derrière un des ouvrages précédemment nommés, et pourquoi j’ai envie d’acheter ses livres lorsque je les vois en vente dans mes bazars dans le seul but de chauffer ma maison.

Maman Puce qui s’imagine brûler un livre de Brigitte Langevin, extrait visuel de son imagination.
[si vous voulez mon opinion, je l’ai enlevée parce qu’elle poursuit tout ce qui bouge. Cliquez sur lisez plus. Subtil, han?]
ÇA FAIT QUE C’EST ÇA QUI EST ÇA.
Maman Puce
PETITS GUIDES POUR ME FAIRE PÉTER UN PLOMB:
Continue reading →
J'ai envie de partageeeer!
Like this:
Like Loading...