La magie de masser son enfant

Pour être bien honnête, comme Mini Puce était pas du tout réceptive aux massages lorsque nourrisson (et croyez-moi, j’ai essayé!), j’avais un peu oublié cette idée géniale jusqu’à ce que me tombe dessus une belle collaboration avec Marie-lou, une massothérapeute familiale plutôt géniale. Je m’explique.

De quel genre de magie parles-tu, Maman Puce?

Principalement de celle qui vient d’endormir ma fille en 5 petites minutes: celle que mes doigts et mon amûûûr ont opérée sur ma fille. Pendant l’atelier d’hier lorsque j’ai reçu Marie-Lou chez moi, Mini Puce était incroyablement réceptive au massage: elle en redemandait et avait les yeux dans la graisse de bines pendant les trois quarts des activités. Voyez par vous-même…

Graisse de binnes à l'oeuvre

Graisse de bines à l’oeuvre. Crédit photo: Marie-lou Noël

Ceci dit, ce ne sont pas tous les enfants qui adorent les massages comme Mini Puce, rappelez-vous qu’elle n’aimait pas du tout ça lorsque nouvellement née. C’était le cas de votre coco aussi? Faites comme moi, et retentez l’expérience!

Les avantages du massage pour enfant (et nourrisson)

  • Effet très calmant, relaxant, donc parfait pour gérer l’humeur de votre coco (je vous rappelle que ma Puce est en plein Terrible Two) et vient aider les nourrissons à se détendre et même améliorer leur sommeil via la capacité à se détendre (sommeil plus profond et plus long);
  • Favorise beaucoup le contact parent-enfant: le rapprochement, le lien d’attachement et la communication via le non-verbal;
  • Lorsque nourrisson, peut aider énormément pour les coliques (super massage ILY – I Love You), ainsi que la digestion;
  • Il y aurait même un lien entre le fait de faire des massages aux bébés prématurés et un meilleur développement général (lorsqu’effectués correctement): une étude démontre un développement psychomoteur et cognitif sensiblement plus élevé chez les prématurés qui ont été massés versus ceux qui ne l’ont pas été, de même que pour leur développement général (prise de poids, etc.);
  • Le massage est stimulant (comique à dire) côté muscles et circulation sanguine.

Ok, mais je fais ça comment, moi?

Théoriquement, on peut commencer à masser nos enfants dès leur naissance tout en étant extrêmement attentifs au non-verbal qu’ils nous envoient: certains (comme ma Puce) sont très peu enclins à se faire tâter. Et ceci dit, plusieurs enfants semblent ne pas aimer leur première expérience! Rien ne vous empêche de réessayer plus tard (mais plus tôt que moi, genre pas deux ans après: ça, c’est TROP tard :p).

Le truc est d’y aller petit peu par petit peu en augmentant la durée chaque fois (on masse clairement pas un bébé une heure de temps le premier coup, hein)! Il faut attendre qu’il soit dans une phase réceptive de son éveil: il doit être détendu et rechercher le contact visuel du parent. S’il a faim, s’il est cranky, ça ne sert à rien: il n’appréciera pas.

Vous pouvez chanter doucement en même temps: Mini Puce semble particulièrement apprécier, et en plus, ça amène l’enfant à se détendre. Vous pouvez lui parler doucement: comme lors de l’atelier d’hier avec Marie-lou, je faisais un jardin dans le dos de Mini Puce tout doucement. Faut aller avec l’enfant dans le fond: on peut masser en jouant aussi, il faut le suivre! Marie-lou nous a fait expérimenter avec des automobiles: rouler sur le corps de l’enfant en lui montrant les parties du corps. Ça a été un franc succès ici!

Amusez-vous: je crois que c’est ce que Marie-lou a bien réussi à nous apprendre. Il faut se laisser aller le coco dans l’imagination et arrêter d’être rationnels! On peut en faire une routine avant le dodo (on l’inclut clairement ici, en tout cas). L’enfant peut aussi vous masser à son tour, et dans ce cas, il faut en profiter: c’est cool avoir un p’tit massage sur une base régulière (lire: bonheur par procuration, bonjour!).

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Crédit photo: Marie-lou Noël

Ateliers et cours

Marie-lou Noël, je vous la conseille vivement! Elle se déplace chez vous, dans les entreprises et dans les garderies pour donner des cours et ateliers aux parents, aux enfants et aux intervenants. De plus, elle est massothérapeute familiale: vous pouvez même sortir du cadre parent-enfant et masser grand-papa (non mais pourquoi pas!). Elle peut masser vos enfants ou vous apprendre à les masser… Ou vous masser vous et votre amour! Non mais elle est-y pas belle la vie!

Je vous invite chaleureusement à visiter son site Web et sa page Facebook, pour moi, c’était un coup de coeur professionnel!

Je tiens à spécifier que je ne suis pas commanditée, je suis juste ben ben en amour. :p

Maman Puce

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Bébé fait-y ses nuits, là?

Ceux qui me connaissent savent combien j’ai en horreur l’expression “faire ses nuits” en parlant d’un bébé, mais surtout en parlant d’un nourrisson. Ça vient me chercher bien fort parce que ça traduit ce que je hais dans la relation moderne parent-enfant et dont j’ai parlé pas mal dans d’autres articles: ici je ne jaserai que du faisage de nuits, qui mérite un billet à lui seul.

Faire ses nuits?

Pour certains, quand bébé fait ses nuits, c’est 4h d’affilée. Pour d’autres, c’est 12h, ou 8h, ou 6h. Quoi qu’il en soit: un bébé qui se réveille la nuit, c’est normal, c’est le cas contraire qui ne l’est pas, surtout en très bas âge. Mais comment ça, donc? Ça dort pas drette en partant ces p’tites bêtes-là? Non.

On sait que le bébé humain nait prématurément de nature: au fil de l’évolution, la tête de l’humain est devenue tellement grosse suite à l’expansion du cerveau que la grossesse s’est raccourcie afin de permettre à la tête de passer par le bassin. Jusqu’à 9 mois de vie, bébé est donc considéré comme étant en “gestation externe”: il devrait encore se trouver dans le bedon de la maman, ce qui donnerait normalement une grossesse de 18 mois si le physique humain le permettait. Entre autres, si nous ne marchions pas sur deux jambes, car si nous n’étions pas bipèdes, y’aurait pas de problème, mais ça l’air qu’on a décidé de tourner ça autrement! Donc, de s’imaginer que l’enfant aura un sommeil mature avant un an relève un peu de l’utopie, considérant qu’il viendrait à peine de naître s’il naissait réellement à terme. Vous me suivez?

On note aussi que le sommeil des enfants partageant le lit/la pièce des parents est différent de ceux qui sont dans une pièce séparée: au cours de la nuit, la mère, sans même se réveiller, procède à plusieurs examens du bébé lorsqu’il dort pour vérifier s’il a trop froid ou trop chaud, ce qui évite déjà des réveils inutiles. De plus, les tétées nocturnes se font sans presque même se réveiller, donc l’enfant ne se réveillerait pas les trois quart du temps, comme chaque mini problème qui survient est presqu’instantanément réglé par le parent à proximité. Les cycles de sommeil restent les mêmes, mais on ne se réveille pas entre eux, ou pratiquement pas.

Les cycles de sommeil: bébé versus adulte

Mini Puce qui dort, saoule de lait

Mini Puce qui dort, saoule de lait

Il est donc logique de dire que les cycles de sommeil de bébé ne sont pas du tout les mêmes que ceux de l’adulte: on parle de 50 à 90 minutes, allant en s’allongeant jusqu’à l’adolescence. Nous autres adultes fonctionnons selon le cycle circadien de 24h, c’est-à-dire selon la luminosité (réveillés le jour, veille la nuit, même si ça n’a pas toujours été le cas, j’en parlerai plus tard). Ce n’est qu’à partir des trois mois de bébé qu’il commence à être influencé par le cycle circadien, et cette “organisation biologique” ne finira que vers deux ans.

La proportion d’enfants qui recommencent à se réveiller la nuit augmente après 9 mois pour être à son maximum dans la deuxième année. A 3 ans, 20 à 35 % des enfants se réveillent encore la nuit et cela diminue jusqu’à 5 ans […] les chiffres seraient même plus importants : entre 2 et 3 ans, 60 % des enfants se réveilleraient au moins une fois par nuit, mais seuls 5 % auraient un vrai trouble du sommeil.

jusqu’à 3 mois, les bébés dormaient un total de 15 h en moyenne (fourchette de 12 à 20 h), 90 % se réveillaient au moins une ou deux fois par nuit,
de 3 à 5 mois, près des trois-quarts se réveillaient une ou deux fois,
de 6 à 8 mois, les deux-tiers se réveillaient une ou deux fois,
de 9 à 12 mois, 47 % se réveillaient une ou deux fois. – Ligue de la Leche

Parfois, vous levez-vous pour faire un p’tit peupi, manger un brin, boire un verre d’eau? Oui? Alors, dites-moi pourquoi bébé n’aurait-il pas besoin d’en faire autant, surtout qu’il vient de se faire propulser dans un monde étrange full lumière et sons et sensations inconnues, que son cerveau roule toute la journée à assimiler toutes ces nouvelles choses qu’il découvre?
C’EST NOR-MAL. Dans la norme. Biologiquement logique.
Mais sociétalement, non, ce ne serait pas normal. Pourquoi?

Le sommeil: nature et société

Avant, la nuit était biphasique, c’est-à-dire qu’en pleine nuit, on se réveillait, on prenait un café, on jouait aux cartes, on lisait, puis on dormait le reste de sa nuit (jusqu’au 17e siècle, en fait). Fun Fact: des personnalités sont même connues pour avoir adopté le sommeil polyphasique, entre autres Léonard De Vinci et Thomas Edison, et les navigateurs l’utilisent aussi pour éviter les longues périodes pendant lesquelles ils ne s’occupent pas de leur navire.

En fait, chez l’animal, nous faisons partie des rares à avoir un sommeil dit monophasique (tout d’une traite, qui serait entre autres dû à l’industrialisation et donc à l’éclairage artificiel): dans la nature, on exige chez la plupart un état de veille constant face aux prédateurs, ce qui donnerait des réveils fréquents pendant la nuit, allant même jusqu’à être actif entre certaines phases.

Je me fais souvent lancer des roches parce que je dis qu’on est des animaux, mais que vous aimiez ça ou pas, c’est le cas: c’est donc pourquoi les enfants ne dorment pas des nuits monophasiques avant un certain âge. Logique, non? Ils doivent, eux aussi, s’adapter à cette différence quand même récente chez l’humain par rapport avec ce que ses gênes lui disent de faire.

Donnons leur une chance, ok?

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Je sais donc ben pas d’où vient cette obsession de la société à vouloir faire “faire des nuits” à nos bébés le plus rapidement possible, mais à la lumière de tout ça, il me parait bien illogique de vouloir imposer ça à des minis êtres pour qui c’est clairement contre nature. Déjà que pour nous, en tant qu’espèce, ça semble un peu contre nature, surtout qu’on doive s’adapter à l’industrialisation dès la naissance… Donnons-leur une petite chance, voulez-vous? Ils ont déjà pas mal de trucs à gérer sans en plus gérer nos caprices égoïstes de manque de sommeil.

J’ai ben de la misère à croire que certains peuvent penser qu’un bébé doit dormir de manière mature à peine quelques semaines après sa naissance, et qu’il faut lui apprendre à dormir, à “faire ses nuits”. C’est bien égoïste comme concept: on parlerait plus du bébé qui lui devrait faire NOS nuits, parce que lui, ses nuits, il les fait. À SES heures. C’est juste que NOUS, on aimerait donc ben dormir hein? Pourquoi il dort pas toute la nuit pour nous laisser dormir, pauvres parents exténués?

Tous les parents sont dans le même bateau, y’a pas un bébé qui dort toute la nuit direct en naissant, ni chez l’humain, ni chez quelque autre espèce animale. Les autres animaux aussi la trouvent pas facile, mais heureusement ils ne sont pas assez “intelligents” pour inventer des méthodes farfelues pour “apprendre à bébé à dormir”. Pis c’est pas vrai que parce qu’on sait construire des buildings, que nos bébés sont plus intelligents que les autres et qu’ils vont dormir, manger et aller à l’université à 6 semaines.

Laissons les bébés être ce qu’ils sont: des petits humains qui ont besoin qu’on les accompagne dans leur apprentissage et leur adaptation à notre vie.

Pas des mottons de pâte à modeler qu’on essaie de faire fitter dans un moule ben trop compliqué.

Maman Puce


PETITS GUIDES POUR ME FAIRE PÉTER UN PLOMB: