Grossesse et sacrifices… Vraiment?

AVANT DE COMMENCER, UN P’TIT MOT…

Petit mot pour vous dire à quel point écrire me manquait, mais j’en avais vraiment pas l’énergie. Cliquer sur le bouton “nouvel article” m’a rendue un peu nerveuse comme avant d’entrer en scène, quand ça fait un bout que tu l’as pas fait, que tu as un peu honte et que tu te dis “j’devrais peut-être pas revenir, j’aurais l’air moins conne” :p. Mais je recommence pareil. Merci de m’avoir attendue, je vous en suis super reconnaissante. Xx – Gen

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GROSSESSE ET RISQUES… PARCE QUE OUI, Y’EN A

Quand j’ai appris que j’étais enceinte, comme c’est une deuxième grossesse, je savais tout de suite quels aliments je ne mangerais plus, quelles choses j’éviterais, etc., et je vous avoue que ça me parait tellement naturel. Quand on fait un minimum de recherches, on se rend compte que nous sommes résistants, mais que ce petit être qui pousse dans notre ventre, lui, ne l’est absolument pas, et il est de notre responsabilité d’assumer les risques et conséquences potentielles d’un choix que lui, n’aura pas pu effectuer.

Bon, c’t’un peu dramatique mon affaire, mais ça me conchie quand j’entends des futures mamans se foutre des recommandations et de dire “faut pas virer fou”, ou ben “je l’ai fait à ma première grossesse et bébé va bien”. C’est correct, si tu es prête à assumer complètement ce qui peut en découler, mais vas pas le conseiller à d’autres futures mamans qui pensent que c’est banal et que le risque est moindre vu qu’à ta grossesse, ça n’a eu aucun impact, parce que ça aura peut-être un impact sur sa grossesse à elle. Je trouve ça naïf et irrespectueux (sorry, not sorry). S’il y a des recommandations, c’est qu’il y a des risques, légers ou sérieux, qui ont été étudiés et prouvés.

Et pour celles qui ne peuvent se priver de tel ou tel élément parce que ce serait trop dur, dites-moi: qu’est-ce que 9 mois dans votre vie, alors que ces choix pourraient avoir un impact sur la vie de votre enfant? Je me le demande parfois…

L’ALIMENTATION, PETIT CASSE-TÊTE

Vous avez toujours rêvé de changer votre alimentation vers quelque chose de plus sain et varié? NOW IS THE MOMENT. Mes deux grossesses ont été très salvatrices (si on exclut les trips de hamburgers A&W et les poutines…) côté alimentaire: c’est l’excuse parfaite pour se botter les fesses et installer de saines habitudes alimentaires qui perdureront la plupart du temps au delà de votre grossesse. Faut se faire plaisir de temps en temps, c’est quand même pas une vie de moine (“CHÉRIII je veux des chips-au-ketchup-trempées-dans-le-miel”, 23h45).

J’aime particulièrement cette page qui a un super tableau et plein d’informations sur les aliments à risques pendant la grossesse, et dans plusieurs cas, comment les rendre plus sûrs pour la consommation dans le but d’éviter un empoisonnement alimentaire. À vous? Pas nécessairement: on vise plus le bébé, qui lui, n’a aucune chance face aux bactéries style listériose, qui peuvent traverser le placenta, ou un empoisonnement alimentaire qui pourrait être dangereux pour vous deux.

EN GROS, LÀ, ÉVITEZ (JE RÉSUME):

ALIMENTATION:

  • Ce qui est cru (viande, fruits de mer, poisson, oeufs) ou pas assez cuit, les charcuteries non séchées (ex. bologne et hot-dogs pas cuits), et les pâtés de viande.
  • Les fromages non pasteurisés (sauf fermes il parait) et les fromages à pâte molle (même pasteurisés).
  • Les jus de fruits non pasteurisés et germes/pousses de légumes crus.
  • La contamination croisée et la mauvaise décongélation (voir les infos ici).
  • La caféine/théine en grande quantité (moins de 300g par jour, une tasse de café = 179g, une tasse de thé vert = 30g). Attention: y’a aussi les boissons gazeuses et le chocolat qui en contiennent. Vérifiez aussi les ingrédients de vos tisanes, parce que…
  • Certaines herbes et épices consommées en grande quantité sont aussi à éviter (informez-vous, mais beau résumé ici), et les huiles essentielles en général.

AUTRES:

  • Les radiographies (IRM c’est OK).
  • Prendre du soleil sans protection (la peau peut réagir étrangement pendant la grossesse, cherchez “masque de grossesse” sur Gogol…).
  • Qu’ont en commun les cacas de votre doux matou, la viande crue et les légumes/fruits pas lavés ou pelés? La toxoplasmose. Faut faire attention, et demander à votre chum de faire la litière (hooooon…)
  • Les médicaments: informez-vous auprès de votre pharmacien pour savoir si vous pouvez continuer de prendre votre médication enceinte! Sinon: la plupart des sirops sont contre-indiqués, SAUF les sirops “DM”, de même que l’ibuprofène (Advil) qui serait lui aussi à proscrire, sauf pendant le 2e trimestre (selon mon pharmacien et d’autres). Autrement, acétaminophène est OK pendant toute la grossesse.
  • L’alcool et la cigarette (fumée secondaire aussi). Y’a de TRÈS bonnes bières sans alcool sur le marché qui goûtent vraiment la bière (oubliez la Beck…).

TOUJOURS PAS CONVAINCUE?

C’est pas grand chose à faire. Pensez à votre bébé au lieu de votre petit confort, y’a ben d’autres manières d’avoir du fun dans la vie que de manger ce qui vous chante en disant “fuck it” et de boire du vin pendant une soirée où le monde vous gosse pour en prendre. C’est quoi, de s’abstenir pendant neuf petits mois sur les environ 1030 mois de votre vie? Votre corps nourrit un petit être qui lui, ne peut faire AUCUN choix en ce moment, et ce, pour une couple d’années encore. C’est le moment de penser à lui, et non à vous. Je ne pense pas que le mot “sacrifice” s’applique, tout simplement parce que je trouve ça bien trop intense pour ce que c’est vraiment: un acte naturel pour prendre soin de notre bébé. Cesser de manger du fromage mou n’est pas, même si on adore ça, digne du mot “sacrifice”…

Sur ce, bonne grossesse et vivez en paix avec vos choix :p
– Maman Puce

P.S.: Pour ceux/celles qui diront “mais elle a clairement pas arrêté X ou X!”, je tiens à préciser que je me suis quand même sevrée avec grand plaisir de mes antidépresseurs ainsi que de ma médication de TDA. Et je vois pas ça comme un sacrifice, mais comme quelque chose de logique et naturel. Je suis toutefois consciente que parfois, les bénéfices de prendre les médicaments dépassent les risques encourus par leur prise, c’est du cas par cas pis toute, mais bon j’ai passé mon message.

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Ça mange quoi en hiver, une accompagnante à la naissance/doula?

Avant d’être enceinte et même après, bien honnêtement, j’ai jamais vraiment su ce qu’était une accompagnante, j’ignorais même jusqu’à leur existence. Vous aussi? Ça tombe bien, parce qu’aujourd’hui, je vais en interroger une vraie de vraie pour tenter de vous faire connaître un peu pourquoi elles sont, genre, indispensables, et pourquoi chaque sous investi dans un accompagnement est un investissement dans un accouchement paisible et harmonieux.

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Crédit photo: Chantal Gariepy

Je vous présente DANIELLE, accompagnante/doula très gentille


Salut Danielle! Pourrais-tu m’expliquer, premièrement, quel est le rôle d’une accompagnante dans un couple qui attend un bébé?

Avec grand plaisir! Une accompagnante à la naissance, aussi appelée doula, est présente pour le couple dès le moment désiré au courant de la grossesse. Elle deviendra une source d’informations, de soutien et de réconfort pour les futurs parents. À l’aide de rencontres prénatales souvent à domicile, elle établira un lien de confiance avec la mère et le père, et pourra les guider à travers leurs différents questionnements et les choix qui s’offriront à eux. Un des rôles de l’accompagnante est de les aider à comprendre les changements qui s’opèrent chez la femme enceinte et à mettre des images et des mots sur la physiologie de l’accouchement. Elle pourra aborder plusieurs sujets avec eux touchant à la grossesse, l’accouchement, l’allaitement et les premières semaines avec bébé et leur enseigner diverses méthodes: par exemple, pour aider à relaxer, à mieux gérer la douleur, à faciliter la naissance, etc. L’objectif est que les parents se sentent en confiance et bien outillés pour faire des choix éclairés.

Le grand jour venu, la doula accompagnera le couple sur le lieu de naissance choisi (à l’hôpital, en maison de naissance ou à domicile) et leur offrira une présence constante tout au long du travail. Son support physique et émotionnel, sa douceur, son calme, son expérience et ses multiples trucs collaboreront à rendre l’expérience de l’accouchement positive et enrichissante.

Durant les premières semaines suivant la naissance, l’accompagnante restera disponible pour la petite famille. Elle pourra faire un retour sur l’accouchement, les soutenir et les aider avec l’allaitement et les soins au bébé, les encourager dans leur nouveau rôle de parent, et ce sans porter de jugement.

Qu’est-ce que ça prend pour être accompagnante, au juste?

D’abord, il faut avoir la conviction profonde que toutes les femmes ont la force et le pouvoir de donner naissance naturellement et désirer s’investir à 100% auprès des couples accompagnés!

Plusieurs qualités peuvent aussi être utiles: être calme, discrète, humaine, ouverte d’esprit, pédagogue, avoir une bonne écoute et être capable de décoder les émotions et les besoins des autres facilement. Il faut avoir la capacité de travailler sur appel 24h/24 et durant de longues heures consécutives.

Ensuite, on peut suivre une formation pour devenir accompagnante à la naissance. Souvent, les doulas possèdent aussi d’autres formations connexes, qui les rendent toutes uniques!

À quel moment de ta vie tu as su que tu voulais accompagner les parents dans cette belle aventure, et qu’est-ce qui t’as poussée à entreprendre la formation?

D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours été fascinée par le monde de la périnatalité, mais mon histoire d’amour a véritablement commencé à la naissance de notre premier fils en mai 2011. J’ai adoré mon expérience d’allaitement et j’ai aussitôt voulu m’impliquer pour aider d’autres nouveaux parents. J’ai suivi la formation en allaitement maternel de l’Agence de la santé et des services sociaux, puis je suis devenue marraine d’allaitement pour le CALM.

Mes deux premiers accouchements ont été tout à fait différents, un très médicalisé en milieu hospitalier et un entièrement naturel en maison de naissance. Après la naissance de notre 2ème fils en janvier 2013 avec une sage-femme, j’ai vu comment la présence, l’écoute et le soutien d’une même personne de la grossesse au postnatal pouvait faire toute la différence.

J’ai décidé d’aller suivre la formation d’accompagnante à la naissance donnée par Alternative-Naissance pour pouvoir accompagner des couples et leur offrir la possibilité d’avoir ce support continu qui nous avait été si précieux!

Quelles sont les questions qu’on te pose le plus souvent par rapport à ton métier? Qu’aimerais-tu démystifier?

“Tu fais des accouchements? Tu es une sage-femme?”

Non, pas du tout! D’abord, ce sont les femmes qui accouchent et donnent naissance à leur bébé et non les sage-femmes, les omnipraticiens ou les gynécologues qui “les accouchent” ;). Les accompagnantes à la naissance n’offrent aucun soin médical, ça sort complètement de notre rôle, contrairement aux sage-femmes, aux infirmières et aux médecins.

“Tu es là pour prendre la place du papa?”

Absolument pas! En fait, la doula est très présente pour la mère, mais aussi pour le père. Dès le prénatal, on forme une équipe: on informe le papa et on lui enseigne des techniques pour qu’il puisse prendre sa place en toute confiance au moment de la naissance de son enfant, et qu’il soit en mesure de se sentir outillé pour accompagner et soulager sa conjointe. On s’alterne au besoin, pour lui permettre de se reposer ou de manger un morceau, on le guide et on lui donne des idées de méthodes à essayer, on le rassure, on l’encourage et on normalise les choses.

“Est-ce qu’une doula peut m’accompagner si je désire prendre la péridurale?”

Oui bien sûr: l’accompagnante est là pour donner les informations nécessaires pour permettre aux futurs parents de faire leurs propres choix. Elle les aidera à se rendre jusqu’où ils en ont envie, elle ne portera pas de jugement et respectera les choix du couple. Peu importe le type de naissance, l’accompagnante sera d’un grand réconfort, elle pourra bien informer et soutenir la maman et l’aider à trouver des méthodes et des positions qui pourront être utilisées pour faciliter la naissance selon les circonstances.

Crédit photo: Danielle Lalonde

Crédit photo: Chantal Gariepy

Qu’est-ce qui fait qu’un couple X attendant un enfant pourrait avoir besoin d’une accompagnante? Penses-tu que tous les futurs parents devraient en avoir?

Les services d’une accompagnante s’adressent à tous les couples qui souhaitent être bien informés et préparés pour vivre le plus naturellement et sereinement possible la naissance de leur enfant. Que ce soit pour un 1er ou un 4e bébé, sa présence et son support constant pourront avoir de grands bénéfices et aider les parents à profiter pleinement de ces moments mémorables que sont la grossesse, la naissance et le début de vie de bébé.

L’accompagnement à la naissance peut être particulièrement précieux, lors d’un AVAC (accouchement vaginal après césarienne) ou d’une naissance suivant un accouchement traumatique.

Qu’est-ce que tu aimes le plus de ton super métier? Qu’est-ce qui te fait vibrer et qui te fait te dire “wow, j’adore ce que je fais”?

Tout! J’adore mon métier, je me sens très privilégiée d’avoir la chance d’être témoin de moments aussi forts et incroyables que la naissance d’une famille. J’en aime tous les aspects, ce n’est jamais routinier et c’est rempli de beaux défis et de merveilleuses rencontres!

Chaque naissance est unique et chaque couple que j’accompagne me permet de grandir du point de vue personnel et professionnel. Je n’ai pas la prétention de dire que j’ai le pouvoir de changer le monde, mais j’ai l’impression d’y contribuer tranquillement une naissance à la fois, en aidant les futurs parents à accueillir leur enfant avec confiance.

Un énorme merci à Maman Puce de m’avoir permis de vous faire découvrir cette profession peu connue que je porte dans mon cœur.


Pour finir en beauté, des statistiques!

Une étude a démontré les avantages de l’accompagnement à la naissance!

  • Diminution de 60 % des demandes de péridurales
  • Diminution de 50% des naissances par césariennes
  • Diminution de 40 % du recours à l’ocytocine synthétique (Pitocin)
  • Diminution de 30 % du recours aux narcotiques
  • Diminution de 30 % de l’utilisation des forceps
  • Diminution de 25 % de la durée du travail
  • Diminution du taux de dépression post-partum
  • Augmentation du taux d’allaitement maternel
  • Augmentation de la satisfaction de la mère face à l’expérience de l’accouchement

*Source : Marshall H. Klaus, John H. Kennell, Phyllis H. Klaus, The Doula Book: How A Trained Labor Companion Can Help You Have a Shorter, Easier, and Healthier Birth. Perseus Press, 2002, Chapitre V

Vous êtes en amour avec elle?

Moi aussi, mais c’est mon amie alors j’ai le droit! Mais si vous souhaitez la contacter pour avoir plus d’informations sur les services qu’elle offre ou sur la profession, voici ses coordonnées. 🙂

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Danielle Lalonde
Accompagnante à la naissance et monitrice de portage
(514) 220-6741