Accoucher à la maison après avoir accouché à l’hôpital…

[Ça fait 8 mois que je suis pas venue faire un article sur mon blog. Alors, me voici, un peu gênée et rouillée, pour vous parler de la naissance de Bébé Puce (oui Puce, parce que un poux pis une puce c’est pas le même insecte ça l’air. Je sais, je dois changer le nom du blog :p).]

J’ai accouché de Bébé Puce il y a pile quatre mois, le 23 mai 2016.

Chez moi. Dans mon propre lit, avec Papa Puce et Mini Puce. Et c’était franchement fantasmagorique.

Permettez-moi de faire un petit retour en arrière de presque quatre ans.

J’ai accouché de Mini Puce dans un hôpital, “naturellement”, si on omet le fait qu’on a crevé mes eaux et qu’on m’a administré du pitocin “parce que je sentais pas mes contractions”. Bref, trop d’interventions pas nécessairement utiles dans mon cas, mais l’accouchement s’est quand même bien déroulé cliniquement parlant. L’après fut pas mal moins le fun: dans une chambre simple séparée en deux pour en faire une chambre double, Papa Puce dormant avec moi dans mon lit “normal d’hôpital”, le lit de Mini Puce cognant constamment sur celui de nos voisins de chambre qui étaient plutôt bruyants. On venait régulièrement m’enlever Mini Puce de sur moi prétextant que “je dois dormir moi aussi”.

Bref, c’était un peu de la marde sur bien des points. Fait qu’on s’est dit que le prochain, ce serait en maison de naissance, pis c’est en plein ce qui s’est passé… Excepté que je suis jamais partie pour la maison de naissance: la maison de naissance est venue à moi. Dans mon chez nous, dans mon cocon. C’était par-fait.

Malgré les craintes de notre entourage et l’étrange impression qu’on faisait du vaudou avec une chaman tout en mettant la vie de notre futur enfant en danger, nous avons pris cette décision en suivant notre feeling alors que Fabienne, notre sage-femme, est venue m’évaluer avant de “partir” pour la maison de naissance tous ensemble. On avait déjà notre bac d’accouchement à domicile à la maison au cas-où, et comme j’étais finalement dilatée à 6 après avoir passé une nuit et matinée à gérer tranquillement mes contractions et en caressant doucement l’espoir d’accoucher bientôt… À 41,2 semaines de grossesse, branle bas de combat chez nous, en toute confiance.

Les différences notables entre les deux? Par où commencer…

  • La plus grande est, je pense, le lendemain matin. Ce feeling étrange de se réveiller dans ses affaires, avec un bébé de plus dans la maison. Coudonc, j’ai ‘tu vraiment accouché hier soir, moi-là?
  • L’énergie des jours suivants est incomparable. Le fait d’en avoir tout court, comparé de pas en avoir du tout suite à l’accouchement à l’hôpital: dans notre cas, on était vidés, stressés, hospitalisés. Chez nous, on était juste chez nous, dans notre p’tite vie qui continuait. Ça relève de la magie.
  • Le fait de constater à quel point l’accouchement à domicile est facile, contrairement à ce qu’on pense. Après l’accouchement, les aides néo-natales, telles des petites abeilles, ont tout remis en ordre, tout nettoyé, parti une brassée de lavage, découpé des fruits et nous les ont servis. Lorsqu’ils sont partis, c’était comme si rien du tout s’était passé.
  • Le contrôle qu’on a sur la situation, en tant que parents. À l’hôpital, tout est automatisé et orchestré par des gens extérieurs à notre bulle. Chez nous, on décidait dans quelle position je voulais être, qui on voulait dans la chambre, si je voulais boire ou manger, après combien de temps on voulait couper le cordon, quand on voulait la pesée, quand on voulait que tout le monde parte ou qu’ils restent encore un peu.
  • Le pouvoir et la force de se sentir femme et d’accoucher comme on veut, mais ça, c’est plus accoucher avec une sage-femme/doula tout court, je pense. Se faire guider dans des alternatives, des positions pas chiques mais soulageantes, se faire encourager et nous redonner confiance en les capacités que notre corps a de faire ce travail millénaire, si naturel… Sans interventions inutiles!
  • Le peu d’interventions, reprendre le contrôle de son corps. Les examens du col que lorsqu’on les demande, voire pas du tout. Pas de moniteur sauf lorsque nécessaire. Pas d’aiguilles. Pas de visites douze mille fois pendant qu’on se repose. Le calme. LA SAINTE FUCKING PAIX.
  • La non-médicalisation de l’accouchement. Parce que c’est naturel, on est pas malades… On fait juste donner la vie. C’est tout, c’est juste naturel. Pas de jaquette bleue, pas de sons de moniteurs, pas de néons, pas de brouhaha, pas de foule qui te regarde l’entrejambe, pas d’accouchement sur le dos pour le confort du médecin plus que du tien. Ton accouchement, à TOI. Le respect qu’on a de ton corps… C’est toi qui décide, c’est toi la boss. LIBARTÉ.

On peut voir qu’on a pas tant apprécié notre expérience à l’hôpital, comme beaucoup, mais je sais que plusieurs y ont eu une superbe expérience (et c’est tant mieux pour vous, dans le fond!)

Par contre, pour avoir vécu les deux… Je vous dirais qu’en gros, ça se compare juste pas. C’est des pommes pis des oranges. Des maudites belles oranges juteuses, colorées, qui te donnent juste envie, un coup que tu les as finies, d’aller t’en racheter un autre paquet parce que t’en mangeais mille comme ça.

#accoucheaholic 😀

One thought on “Accoucher à la maison après avoir accouché à l’hôpital…

Moi j'pense que...